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Le fil d'une vie, d'une mort (IV)

Par Boreale le 1/7/2002 à 11:57:44 (#1738651)

Faruùn… Le nom était marqué sur le papier, sinistre trace d’encre qui se détachait dans le blanc immaculé. Boreale égrena lentement ce nom dans son esprit, sans pour autant qu’une quelconque émotion ne trouble son visage. Ainsi donc, il était l’assassin qui était à ses traces. Il avait eu l’audace de tenter par deux fois de l’abattre, il avait même osé venir jusque dans son repaire la menacer. Elle avait toujours été relativement indifférente aux diverses agressions contre sa personne, les contemplant comme autant de tentatives infructueuses. La revanche, le sentiment d’orgueil ou d’honneur étaient autant de facettes disparues à ses yeux. Seuls lui importaient ses buts, le reste n’était que nuisance, désagrément passager. Cet assassin, ses employeurs étaient devenus une gêne bien trop insistante. Faruùn l’assassin devait rejoindre ses anciennes victimes…

L’homme qui venait de lui révéler ce nom l’observait, guettant une réaction qui ne venait guère. Enfin, la main pâle de la femme ailée vint déposer une large bourse sur la table, avant de la pousser dans sa direction. Légèrement soulagé, il l’ouvrit d’une main, sans la quitter du regard, et se détendit en voyant les bijoux que contenait la bourse. En attrapant quelques-uns de la main, il les porta à la lumière pour les observer plus en détail. Satisfait, il se fendit d’un sourire.

-Bien, bien, ce fut un plaisir de faire affaire avec vous.

Voyant qu’elle ne réagissait pas, se contentant de lui retourner son regard, il referma doucement la bourse, avant de la faire disparaître dans une des poches de son manteau d’une main agile.

-Je suppose que vous avez fort à faire, et notre entente s’arrêtant ici, je ne vais pas vous retarder davantage. Les affaires sont les affaires.

Ce faisant, il se leva sous le regard de celle qui lui faisait face, l’invitant à faire de même d’un geste de la main. Sans une parole, Boreale se leva, droite et altière, et se dirigea vers la porte. Que lui importait cet homme prêt à tout pour un peu d’or, elle avait l’information qu’elle souhaitait. Elle partait en chasse de Faruùn…

Il ne fut pas facile à retrouver. Comme tout bon assassin, il savait se faire discret, ombre parmi les ombres. Il ne sortait que le soir, aux heures où les ténèbres recouvraient les pavés, aux heures où la lune seule s’allumait, pour éclairer les toitures. Toits qu’il appréciait, pour se déplacer d’un bout à l’autre de la ville, figure menaçante qui disparaissait dans le noir, surgissant un peu plus loin pour rejoindre une destination qu’il était le seul à connaître. Mais malgré toute sa discrétion, malgré sa prudence, il ne pouvait échapper à ce qu’il était. Cette même aura qui l’avait en partie caché à son regard, ce manteau de mort qui semblait couvrir l’assassin allait le mener à sa perte. Pour le commun des mortels, cela n’était qu’une impression diffuse, un malaise étrange qui suivait le passage d’un homme ténébreux. La nécromante, elle, avait vu dans cette aura ces esprits, ces victimes du passé qui le suivaient à présent, âmes tourmentées qui ne trouvaient le repos. Et quels que soient les efforts déployés par Faruùn pour se masquer aux regards, le cortège funeste qui le suivait trahissait sa présence. Si les ténèbres le masquaient aux yeux des vivants, Boreale elle, n’avait plus aucun mal à le suivre.

Invisible, elle prenait soin de conserver une bonne distance avec sa proie. Il ne lui était pas nécessaire de le suivre de trop près, et n’étant pas experte dans la traque, elle aurait pu se trahir. L’odeur, le bruit ou même un choc inopiné étaient autant de détails qui ne pouvaient échapper à un assassin. Ce soir sonnerait la mort de l’assassin, et elle pourrait alors s’employer à plier son esprit lui extorquer le nom de ses commanditaires. L’homme marchait rapidement, le pas léger. De toutes évidences, la ville était son domaine, et il en connaissait les recoins les plus insoupçonnés. Prenant de nombreux détours à travers les toits et les ruelles, il cherchait sans doute à décourager ou semer d’éventuels suiveurs, ou alors il faisait simplement une ronde, surveillant un périmètre… Plusieurs fois elle le vit s’arrêter, avant de repartir de plus belle.

Enfin il sembla s’être arrêté. Une vieille bâtisse, à l’angle, où il avait pénétré par une trappe du toit.

Elle attendit quelques instants. Aucun mouvement ou bruit ne semblait plus perturber le calme de la nuit, elle supposa donc qu’il devait s’agir de son refuge. Le plus discrètement possible, ses ailes l’amenèrent sur le toit, où elle se dirigea vers le recoin qui abritait la trappe. Dissimulée, elle eut toutes les peines du monde à la distinguer. L’accès au refuge d’un assassin ne pouvait qu’être piégé, mais la nécromante n’en avait cure. Elle avait confiance dans ses boucliers, et connaissait ses limites. L’heure n’était plus à la discrétion. Penchée au-dessus de la trappe, elle se mit à incanter…

Par Keped Sylrus le 1/7/2002 à 16:22:40 (#1739837)

(J'adore, franchement)

Par Galadorn le 1/7/2002 à 20:25:12 (#1740984)

*déboule à toute vitesse, et shoooootte: GGOOOOAAAAALLLLLLL*

Quoi, la coupe du monde est finie?
Ah zut. :chut:

Par Alanis Lyn le 2/7/2002 à 9:20:12 (#1743306)

Lorsque deux Maitres de la Mort s'affrontent...

Par Faruun le 2/7/2002 à 12:09:43 (#1744068)

Le piège était en place.

Le chasseur avait toujours eu l’avantage sur sa proie. Il choisissait le lieu et le moment, tentant de profiter des moindres erreurs. Il jouait sur la peur et la surprise. Le seul moyen pour la proie de s’en sortir était de renverser les rôles, de devenir à son tour le chasseur. Maintenant que Boreale savait qui il était, tout devait se compliquer. Ils avaient tous deux sortis leurs crocs, et il savait que pareille lutte n’était pas à son avantage. Il n’avait que trop vu la puissance de la sorcière, capable de déchaîner en un court instant une tempête de glace. Il n’avait pas envie de la voir déployer les Arts Sombres comme on l’en disait capable. Et plus inquiétant encore, il l’avait vu encaisser ses flèches sans coup férir, et cela, cela n’était pas humain. Il y avait en elle autre chose. Il soupçonnait une terrible vérité, et ce soir, il allait savoir.

Il avait tout préparé avec soin. Traînant en ville plus que de raison, il voulait être sur que la sorcière le retrouverait. Elle n’attaquerait sans doute pas en pleine ville, l’enquête qu’il avait menée avait révélé combien elle était soucieuse de conserver une honorabilité apparente. Non, elle le suivrait, pour l’attaquer au moment opportun. Sa promenade en ville ne devait pas éveiller les soupçons, il prit soin de faire de larges détours, faisant attention à ne pas se faire suivre normalement, et feignant de ne pas voir l’ombre translucide qui le suivait. Il en remercia intérieurement les parchemins qu’il avait achetés à prix d’or au marché noir afin de révéler l’invisible. De lieux en lieux, il s’assura qu’elle le suivait, progressant doucement vers le lieu qu’il avait choisi pour tendre son embuscade. Un vieux bâtiment qui lui servait de cachette, à l’occasion. Un piège. Il n’en espérait rien, si ce n’est infirmer ou confirmer sa théorie, et peut être, lui donner un avantage. Boreale l’avait suivi, allait-elle se décider à l’attaquer ici même ? Il entra dans le refuge, l’échiquier était en place, le piège n’attendait plus que sa proie…

Le toit craqua légèrement. Elle était là. Bientôt, il prêta l’oreille pour entendre quelques incantations. Il fronça les sourcils, tentant de deviner à quoi s’attendre, mais il était trop tard à présent, il devait se contenter de suivre son plan, au risque de tout compromettre. Se rapprochant de la fenêtre, l’assassin se tint prêt, l’arc à la main vers la seule entrée possible, si elle empruntait le passage du toit. Concentré plus que jamais, il guetta le moindre bruit.

Un courant d’air froid se répandit dans la pièce. Et il entendit le craquement sourd de la trappe qui s’effondrait. Elle avait glacé celle-ci afin de la briser. Peut être même avait-elle tenté de déjouer ainsi d’éventuels pièges, le froid pouvant bloquer certains mécanismes ou poisons bon marché. Majestueuse, la séraphe d’Ogrimar s’avança dans le couloir, alors que Faruùn attendait, tendu. Et le piège se déclencha. Le déclic résonna entre les deux protagonistes, et le temps d’un battement de cil, le regard de Boreale se fit meurtrier, alors qu’un lourd filet s’abattait sur elle. Dans le même temps, l’assassin avait levé son arc, et le son clair de la corde tinta dans l’espace, relâchant le trait assassin. Surprise ou encombrée par le filet, la sorcière incantait pourtant déjà. La flèche la frappa en pleine gestuelle, la déséquilibrant. Et à cet instant, Faruùn comprit pourquoi il n’avait pu l’abattre par le passé. Pour la première fois, il avait vu sa flèche frapper clairement sa victime. La chair si froide, ce sang qui coulait à grand peine. Même s’il s’y attendait, il ne put réprimer un sursaut de stupeur, en voyant Boreale le fixer à présent, comme insensible à la douleur, et tenir de ses mains le filet qui se glaçait à vue d’œil. Devenu cassant, le filet céda sous son propre poids, libérant sa prisonnière. La main blanche s’éleva de nouveau, en direction de l’assassin.

L’instinct de survie brisa la surprise qui l’avait retenu un instant. Sans hésiter davantage, Faruùn avait lâché son arc pour plonger vers la fenêtre alors même que Boreale relâchait son terrible sortilège. L’énergie pure, la mana brute frappa l’assassin de plein fouet. Ses membres lui parurent exploser sous l’impact, mais il trouva encore la force de se propulser à travers la vitre. Alors qu’il entamait une chute mortelle vers le sol, ses lèvres formulèrent les mots de pouvoir qui le ramèneraient vers son sanctuaire. Juste avant qu’un éclair de glace ne le frappe. Une explosion de lumière, et l’assassin s’était une fois de plus enfui.

Sur le sol du temple, l’homme s’écroula. Ses pensées lui semblaient confuses, embrouillées tant la douleur se réveillait plus présente que jamais. Dans ce flot tumultueux pourtant, une seule dominait. Ce secret qui lui donnerait la victoire. Alors qu’un prêtre s’avançait pour lui porter secours, l’assassin perdait conscience avec une seule idée en tête.

Boreale allait mourir.

Par Arken le 2/7/2002 à 12:56:08 (#1744299)

Quel terrible suspens, vraiment bravo a tout les 2, c'est vraiment captivant.

Par Galadorn le 2/7/2002 à 19:27:17 (#1746301)

*s'apprête à partir, puis se retourne en se grattant la tête*

Ah... Vous êtes vraiment sur que c'est fini? C'était un beau but pourtant...

Par Feu Subtil le 2/7/2002 à 19:45:26 (#1746408)

:lit:
*tend discretement un chalumeau a Faruun* ca pourrait p'etre t'aider ;)

Par Darksoul Zenox le 2/7/2002 à 19:56:22 (#1746476)

Vraiment très prenant, comme tout ses récits...

Mais la mort de Boréale? :(

:lit:

Par Pico Thy le 3/7/2002 à 0:39:37 (#1748061)

:lit:
superbe

Par Aina HarLeaQuin le 3/7/2002 à 5:28:03 (#1748743)

Vraiment superbe... Comme toujours devrais je dire venant de ces deux auteurs. Vivement la suite.

Par Yolinne MIP le 3/7/2002 à 5:33:32 (#1748746)

*suit la chose avec grande attention*

Par Boreale le 3/7/2002 à 14:13:49 (#1750589)

Le crépitement des étincelles qui marquait la téléportation lui arracha un soupir de dépit. L’assassin avait pu fuir à nouveau. Il s’en était fallu de peu, s’il n’avait pas eu ce réflexe, elle aurait sans doute pu l’achever. Il était devenu une bête traquée, aux abois, mais dangereuse. Il fallait qu’elle en finisse rapidement, tout ceci était une perte de temps déplorable. Elle avait espéré en finir rapidement, et ce contretemps était fâcheux. D’autres affaires du conseil requerraient son attention… Inspectant les lieux, Boreale prit enfin le temps de regarder la flèche qu’elle avait reçue, son regard se portant sur le sang qui coulait lentement, bien peu abondant malgré la blessure. D’un geste sec, elle arracha la flèche sans afficher davantage d’état d’âme, faisant surgir un peu plus du fluide rouge. Si elle pouvait encore éprouver la gêne, la douleur était un vague souvenir du passé. Le sang lui, s’arrêterait de couler de lui-même bien assez tôt.

La pièce, ce repaire ne présentait visiblement plus aucun intérêt. Sans plus de manière, elle incanta à son tour pour disparaître dans une gerbe d’étincelles.

Par Faruun le 3/7/2002 à 14:38:51 (#1750747)

Il se réveilla en sursaut, avant de grimacer de douleur. Se laissant à nouveau choir sur la paillasse, il tenta de faire le point sur là où il se trouvait. Le noir, il ne voyait rien, il devait faire jour. Il était sur une paillasse, et lentement les informations lui parvinrent, le chaos diffus se dispersant peu à peu. Le bruit des pas distants sur la pierre taillée, les discussions diffuses et ce parfum singulier, l’eau bénite. Le temple. Il se souvenait oui. Il avait réussi à lancer son sort de rappel pendant la chute, les prêtres avaient du prendre soin de lui. Combien de temps était-il resté inconscient ? Ce n’était guère dans ses habitudes de rester ainsi, mais le temple lui offrait un abri pour l’heure, et il avait besoin de remettre un peu d’ordre dans ses pensées.

Il était par trop vulnérable le jour, surtout maintenant que Boreale semblait décidée à en finir avec lui. Il devrait se montrer prudent, et chercher des refuges plus surs que ses cachettes habituelles. Il devrait trouver un abri pour les jours à venir, le temps de mettre son plan à exécution. Son plan… Les différents éléments se mettaient en place à présent. Il devait trouver un moyen de se prémunir des sortilèges de la sorcière. Il avait passé commande auprès du marché noir pour certaines protections, il irait faire un tour pendant la nuit voir si les onguents et autres talismans destinés à le prémunir du froid, fut-il magique, avaient pu être trouvés. Des défenses dérisoires, peut-être, mais il avait appris à mettre toutes les chances de son côté pour survivre. Quant à la victoire, elle viendrait de l’attaque. Tuer avant d’être tué. Il lui faudrait requérir l’aide de Lance Silversmith, le forgeron légendaire, et prier que ce dernier puisse réaliser ce qu’il avait en tête.

Le soir même, il quitta le refuge du temple d’Artherk. Peu lui importait le regard désapprobateur du prêtre qui le regarda s’éloigner. Peut être était-ce une remontrance muette de sortir en dépit des blessures encore fraîches ou peut être était-ce simplement que son âme ne pouvait tromper un prêtre d’Artherk qui distinguait tous les crimes qu’il avait commis. Prudemment, il inspecta les alentours pour s’assurer que nul danger ne le guettait immédiatement. Rassuré, il se mit en route vers la boutique de la vieille Chryseida, où il pourrait acheter un parchemin de téléportation vers Windhowl. Malgré l’heure déjà tardive, la vieille diseuse de bonne aventure tenait toujours échoppe, et l’achat fut rapidement mené. Au moment où il allait sortir, cependant, Faruùn fut surpris de l’entendre parler.

-La mort rode et frappe, elle se livre bataille, à la vie retrouvée pour que la mort s’en aille, des ténèbres à la lumière, étrange fil du destin, pour que vivent les morts, et suivent les assassins.

La voix était venue d’outre-tombe. La même voix qu’elle affectait lorsqu’elle tentait d’user de ses dons pour avoir des visions, mais cette fois ci, elle l’avait fait spontanément, sans qu’il le lui demande. Curieuse scène que celle d’une voyante vieille avant l’âge, et d’un assassin qui aurait dû être aveugle. Elle-même ne comprenait pas le sens des paroles qui venaient de sortir de sa bouche, et semblait au moins aussi étonnée que l’assassin. Il avait déjà constaté que les dons de Chryseida étaient réels, et même si ces mots lui semblaient obscurs, il ne doutait pas qu’ils trouveraient tout leur sens dans le futur. Il était facile de se tromper dans leur interprétation, et c’était un exercice auquel il préférait ne pas s’essayer, le jugeant par trop incertain. Sans laisser le temps à la vendeuse de se reprendre, il sortir de son échoppe. Ouvrant le parchemin, il prononça les mots de pouvoir qui en firent briller les runes, et il disparut dans une explosion de lumière pour réapparaître aux portes de Windhowl. Les gardes qui faisaient le guet l’observèrent un instant, avant de finalement le laisser entrer dans l’enceinte de la ville. Là, Faruùn se hâta en direction de la maison des mages…

Un peu plus tard dans la nuit, une ombre silencieuse s’éloignait des murailles de la ville. Il allait chercher refuge en Son sanctuaire, si ses frères et sœurs le lui permettaient. Demain, il irait trouver le forgeron…

Par Galadorn le 3/7/2002 à 20:35:37 (#1752853)

*toujours avec son pardessus, arrive à la sortie... Se gratte le menton, fait quelque pas puis se retourne encore une fois, avant de parler d'une voix cassée*

Mmmmh... J'ai encore une question à vous poser, si ca ne vous ennuie pas.
;)

Par Alanis Lyn le 4/7/2002 à 5:44:45 (#1754747)

*sort son carnet et prend les paris*

*mise 100 po sur Faruun* (Ca va etre serré quand meme... :) )

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