nouvelles de rubi ka

Par ked le 8/6/2002 à 4:22:09 (#1612948)

Rubi ka, c'est bien... mais c'est encore mieux quand c'est role play.
Comme on a tous notre petite interprétation de ce monde, je vous propose de modeler RK de votre patte, en laissant nouvelles, récits, délires... Certains joueurs ont l'imagination fertile, ce serait dommage de ne pas en profiter :cool:

voici mon rubi ka
Les leets se grident pour mourir


Le bourdonnement frénétique de la trieuse à billets emplissait toute la pièce. Concentrée sur sa tâche, Enrima alimentait sans relâche l'appétit goulu de la machine. Bientôt, le bureau avait retrouvé son ordre habituel, si l'on excepte le cube de liasses de vingt qui se dressait majestueusement en son centre.
Ce n'était pas la plus grosse pile qu'Enrima ait contemplé, mais à chaque jour sa peine, et le gain d'aujourd'hui fournirait le gîte et le couvert pendant quelques temps. La trieuse éteinte, le ventilateur mural put reprendre ses droits. Chaque rotation entraînait un léger cliquetis -la vis sans fin était depuis longtemps usé- ses grandes pâles brassant toujours le même air vicié, l'air d'un bureau sans fenêtres, à l'odeur de tabac froid.
Enrima aimait entendre ce tic-tac régulier, toutes les demi-secondes. Cela la rassurait d'entendre que tout fonctionnait -ou plutôt dysfonctionnait- dans l'ordre. Elle avait installé son local au sous sol d'un immeuble délaissé du nord-est de Tir. Tout ici était récupéré ou presque, du sofa imitation cuir à la lampe de bureau. A la différence de nombres de ses collègues fixers, le style "j't'en mets plein la vue" n'était pas son genre. La discrétion était de mise pour faire des affaires, et ses gênes d'opifex ne la poussait pas à agir autrement. Non, tout ce qui était neuf ici n'était que stricte nécessité : un double sas, un système de télé surveillance (tiens, le vent du désert envahissait la ruelle), une trieuse et un coffre à combinaison rétinienne. Jamais plus de cinq millions à l'intérieur, et pas plus de matériel illégal qu'il ne pouvait en contenir. On n'était pas un dépôt ici ! La répression des fraudes s'était radicalement accrue ; et le Conseil -mis en garde par l'Omni-pol- s'efforçait de juguler les commerces illicites.

Deux heures plus tôt, elle avait livré sa marchandise, au prix d'un million de crédits 37 % de bénéfices, une marge de voleur se dit-elle en souriant, mais le large sparkle plate ne se trouvait plus sur Rubi ka, et son interdiction par l'ICC six mois auparavant avait gonflé les prix. De toute façon, les poursuites ne l'inquiétaient guère, et son casier ne contenait que des délits mineurs.
Non, deux heures auparavant, sur le chemin de 2ho, le sparkle rate dans un simple sac à dos, son inquiétude était tout autre. Son commanditaire était un omni. Et même si ce n'était pas le premier, les sanctions en cas de flag était de l'ordre de la haute trahison ! La guerre était proche, et petit à petit, les militaires de tout bord prenaient le contrôle, eux et leurs principes sectaires et bornés. Tous les commanditaires omnis avec qui elle avait traité étaient d'anciennes connaissances (c'est même pour cela qu'il l'avait contacté)... mais du temps de l'amnistie. Du temps où ensemble ils s'occupaient des marchandises qui n'atteignaient jamais 4 holes.
Aujourd'hui, chaque camp rassemblait ses troupes ; les exhortant à la haine et à la vengeance. Peu avait gardé leur clairvoyance, trop peu se dit-elle, distinguant les abords du point de rendez-vous.

Artie l'attendait un peu à l'écart de 2ho. Artie était un ami -bien plus que certains clanners qu'elle devait se coltiner quotidiennement- et son appartenance n'y changerai rien. C'est Enrima qui avait proposé cet endroit incongru. De loin, on pouvait croire à la préparation d'un duel, un combat à la loyale clan vs omni. Il y avait toujours la possibilité de se faire ganker par un tiers, bien sur, mais elle savait que se montrer ensemble à Newland ou Borealis n'était plus tout à fait. Les fouines était de plus en plus nombreuses, et l'ouïe et un sens particulièrement développé chez les inquisiteurs de tout poil...
Le deal avait été conclu rapidement. Elle jetterait plus tard la mallette ayant servi à transporter le cash, on n'était jamais à l'abri de traceurs...
"Bonsoir, mademoiselle fixer."
C'est amusant comme dans ces moments-là on sent incroyablement bien toutes les parties de son corps. La tension dans les mollets, les battements du coeur, cette petite goutte de sueur glacée qui vous coule le long des côtes.
Enrima se retourna lentement, les mains bien en évidence, une tenant encore la mallette.
"Bonsoir Claire"
Ce prénom que lui avait révélé son scanner d'identité étai la meilleure des nouvelles. Les suivantes étaient : nanotechnicienne, level 200, membre de The Council... omni.
"Ce n'est pas le meilleur des endroits pour discuter me semble-t'il.
- J'ai un compte à régler avec cette omni, et puis de toute façon ton module de combat est trop supérieur pour te permettre d'engager le combat" Fait sans doute complètement faux mais elle espérait faire suffisamment "gris" avec son level 90 pour que Claire ne cherche pas à s'en assurer.
"Peut être... mais pas pour mes frères d'armes."
Par dessus son épaule, Enrima vit que les frères d'armes en question venaient de se matérialiser au niveau du grid access et ils ne mirent pas longtemps avant de la verrouiller en programme de combat.
Se retournant à nouveau vers Claire, le visage de cette dernière s'empourpra lorsqu'elle comprit ce que signifiait les lumières rouges s'échappant des mains d'Enrima. La décharge de nanobots de la nanotechnicienne transpercèrent l'enveloppe d'un corps dématerialisé. Dans la grid, Enrima sourit intérieurement aux dernières paroles qu'elle avait murmuré à Claire : "Nous ne sommes que poussière".

A cette heure, à quelques milliers de miles d'ici, le conseil de l'End Game vient de s'ouvrir, songea t'elle en regardant les volutes de fumée traverser la lampe de son bureau. Et sans doute partout sur cette planète, des guildes de tout bord font de même. Ce soir, les villages de 4 holes et la base de Clondyke seront attaqués. Demain, on aura sans doute droit à des représailles dans les territoires.
Tuer, être tué, quelle importance depuis l'insurance reclaim. Les gens ne vivent plus que pour mourir. Les rubikiens ont allumé la mèche du baril de poudre sur lequel ils sont assis.

Enrima décrocha son téléphone et demanda Markor, spécialisé dans le transport interplanétaire.

Par Elias le 8/6/2002 à 10:01:40 (#1613340)

C'est sympa et bien écrit :p et j'ai pris du plaisir à le lire.

Juste un truc qui me chiffonne : tu as mêlé à ce qui commençait comme un super truc RP des notions de mécanique du jeu genre level. C'est un peu dommage car ça casse un peu le trip ;)

Mais bon, ce n'est que mon avis.

En tout cas, bravo : :merci:

Par ked le 8/6/2002 à 13:56:18 (#1614687)

vi, pas facile d'assimiler les contraintes purement gameplay avec une narration. Doit-on parler des levels ou essayer de trouver une feinte ?
Quand dans ao, tu fréquentes des gros tueurs sans peur, tout simplement parce que très trop low pour eux, dans une vraie vie, il t'aurait blasté depuis longtemps :doute: Quelle voie choisir ?
En tout cas merci Elias de ton avis :merci: